Publié dans le n°12 du "Mammouth Éclairé", Le Monde de l'Ecriture (septembre 2020)
Rien n’échappe à la rosée.
L’eau tombe, goutte après goutte.
Sans bruit, le sous-bois écoute
Ses démons se nymphoser.
En rêve, je les redoute,
Fuyant leurs moindres baisers.
Contre-natur’, sclérosés,
Autour de moi, les flots joutent.
Sur l’éther, leurs yeux posés
Défient le ciel et l’envoutent,
Souillent de gris le mois d’août.
Tout est sale, cyanosé.
Vert est mon front sous la voute
De ronce, aux foehns, exposée.
Bleues sont mes joues lapiazées
Par l’orde pluie sur ma route.
L’eau ne veut pas m’apaiser.
Contre mes peurs, je m’arcboute,
Et je sens ma joie dissoute.
Je fuis l’étendue boisée.
Au décor décomposé,
Une odeur âcre s’ajoute.
Ma peau pâle me dégoute.
Suis-je métamorphosé ?